Le puma (Puma concolor) est appelé également tigre rouge en Guyane, couguar, lion des montagnes et panthère. Son nom vient de la langue quechua parlée par les Incas. Le puma est un animal difficile à observer et solitaire. C’est un animal remarquable qui a su coloniser l’Amérique au complet du nord au sud et qui est aussi à l’aise en Amazonie que dans les froides montagnes Rocheuses canadiennes !
De couleur fauve, variant du brun au roux en région tropicale, il est plus jaunâtre dans les régions arides, se fondant toujours parfaitement avec son environnement. Parfois on observe des rayures sur les pattes antérieures. Le dessous du corps est plus clair. L’épaisseur de sa fourrure varie en fonction des régions qu’il fréquente. Il a un poil raz en milieu tropical et un poil long en pays froids comme au canada par exemple.
Il peut avoir une taille impressionnante, jugez en plus tôt :
Le mâle fait entre 1m10 et 2mètres 30 de longueur avec des tailles records de 2m90 avec la queue !
La femelle plus petite peut mesurer entre 1 mètre et 2 mètres 10.
C’est en Amazonie et dans toute la zone proche de l’équateur qu’il est le plus petit. Plus on s’éloigne au sud ou au nord et plus ils deviennent gros.
La Patagonie et les montagnes Rocheuses abritant les plus gros spécimens. Leur poids peut varier entre 25 et 100 kg. Le plus gros spécimen connu faisait 120 kg.
Il est bâti pour la course et le saut. Courant à 50 km/h, capable de sauts impressionnants de plus de sept mètres, il a la silhouette fine et musclée d’un sportif de haut niveau. Ses pattes arrière sont plus puissantes que les pattes avant, il a de redoutables griffes rétractiles longues et pointues et il est aussi à l’aise pour monter à un arbre dans la jungle que pour escalader une montagne enneigée. Sa tête est petite et courte et moins haute que son postérieur ce qui lui donne son allure caractéristique. Il a un odorat très développé et voit très bien dans l’obscurité. Il possède un fascinant regard souligné par des yeux qui peuvent être jaune ou vert. Il ne rugit pas, mais émet une gamme de sons qui vont d’une sorte de ronronnement, des miaulements puissants et des cris qui ressemblent à s’y méprendre à des pleurs de bébés ! Lorsqu’il est en colère et qu’il veut éloigner un intrus, il pousse un cri puissant que vous pouvez entendre ici : Cris de puma sur Wikipédia
Il a peu de prédateurs si ce n’est le jaguar, l’anaconda, le grizzly, éventuellement des loups.
Il se nourrit d’une gamme impressionnante de proies qui vont des insectes, limaces, poissons, lézards, singes, agoutis, pécaris, cerfs, volatiles divers...
Solitaire, très discrets, il chasse comme le jaguar à l’aube et au crépuscule ou de nuit. Il pratique également la chasse à l’affûte comme le jaguar. Ils aiment attaquer perchés sur une branche et surprendre leur victime. Il tue sa victime en lui brisant la nuque et la cache en l’enterrant pour éviter de se la faire voler. Les pumas sont d’autant plus difficiles à observer qu’ils vivent sur des territoires immenses qui vont de 100 à 1000 km2 selon les biotopes. Ils marquent leur territoire par des odeurs secrétées par des glandes sudoripares *** et par des griffures sur les arbres. Les territoires des femelles sont plus petits, le territoire d’un mâle abritant souvent plusieurs territoires de femelles.
La gestation dure trois mois et la femelle élève ses petits seule jusqu’à l’âge de deux ans environ, car le mâle peut tuer les petits pour remettre la femelle en chaleur ! Les Pumas dans la nature peuvent vivre une dizaine d’années et plus du double en captivité. Ils atteignent leur maturité sexuelle à deux ans.
Il est également menacé de disparition ou vulnérable dans une grande partie de son habitat, car il est abattu ou empoisonné par les hommes qui le craignent.
Il y aurait 30 sous-espèces de pumas :
Puma concolor browni (Puma de Yuma),
Puma concolor schorgeri (Puma du Wisconsin, disparu),
Puma concolor improcera (Puma de Basse Californie),
P. c. missoulensis (Puma du Missouri),
P.c. azteca (Puma du Mexique),
P.c. oregonensis (Puma de l’Oregon),
P.c. vancouverensis (Puma de l’île de Vancouver),
P.c. mayensis (Puma maya),
P. c. californica (Puma de Californie),
P. c. kaibabensis (Puma de Kaibab),
P. c. concolor (Puma du Brésil), Le puma de Guyane
P. c. acrocordia (Puma du Mato Grosso),
P. c. bangsi (Puma de Colombie),
P. c. puma (Puma du Chili),
P. c. söderströmi (Puma de l’Equateur),
P. c. cabrerae (Puma de l’Argentine),
P. c. pearsoni (Puma de Pearson),
P. c. incarum (Puma inca),
P. c. patagonica (Puma de Patagonie),
P. c. osgoodi (Puma de Bolivie),
P. c. araucana (Puma des Andes),
P. c. anthonyi (Puma d’Anthony),
P. c. greeni (Puma de Green),
P. c. hudsoni (Puma d’Hudson),
P. c. borbensis, P. c. capricornensis,
P. c. hippolestes (Puma du Colorado),
P. c. stanleyana,
P. c. olympus.
Puma concolor coryi, puma de Floride en danger critique d’extinction
Puma concolor couguar, c’est le puma de l’Est de l’Amérique du Nord en danger critique d’extinction (le puma du Québec)
Puma concolor costaricensis, puma du Costa Rica. espèce menacée
Histoires de Puma :
Cache-cache
La première fois que j’ai rencontré un puma, j’étais au Bima et nous recherchions en 1979 dans un infâme marais prés de Regina un avion qui avait disparu. Nous pataugions sans cesse dans le marais, rarement au sec, avec des hauteurs d’eau qui oscillaient entre le mollet et la taille. Notre campement était sur un îlot boueux entouré de deux rivières vaseuses à souhait. Le premier soir, je fus intrigué par des pleurs étranges que l’on pouvait difficilement identifier. Mes camarades Antillais et Guyanais pensaient qu’il s’agissait d’esprits et passèrent la nuit à chanter pour le chasser... Le lendemain matin, nous nous trouvâmes nez à nez avec un puma que nous aperçurent ensuite souvent toujours à des moments inattendus et trés brièvement. Il nous a suivis lors de toutes nos recherches apparaissant et disparaissant comme un fantôme et nous gratifiant la nuit des ses fameux cris en forme de pleurs bébés ! Pour mettre de l’ambiance, il en a mis ! Il terrifia mes vaillants compagnons d’armes qui n’avaient pour se défendre qu’un fusil de chasse pour trente personnes et bien entendu, le puma n’apparaissait jamais là où était le fusil pour ma plus grande joie ! Ce fut un réel plaisir que d’observer et d’être observé par ce fauve qui joua avec tant de conviction à cache cache.
Qu’est-ce ?
Un jour, un ami indien m’apporte un animal qu’il a tué lors d’une chasse de nuit, il ignore ce que c’est. Tout de suite, j’identifie un jeune puma d’une vingtaine de kilos environ. Il connaissait le Tigre rouge de nom et de réputation, mais n’en avait jamais vu, ni lui, ni aucun membre de sa tribu. Il a vu dans le faisceau de sa lampe frontale des yeux verts il a tiré sans savoir ce que c’était. Le puma a hurlé en l’attaquant et est tombé raide mort à ses pieds. Mon ami me jura que jamais plus il n’en tirerait, trop dangereux. Des anciens de sa tribu recommandaient d’éviter de blesser ou de tuer les tigres rouges, car ils se vengeraient...
Mon voisin le puma
Souvent, j’observais que lorsque ma copine jaguar s’absentait, des traces de puma apparaissaient au petit matin derrière mon carbet. Intrigué je me suis donc caché et j’ai pu à de nombreuses reprises observer un magnifique puma, de grande taille, déambuler sur ma piste tranquillement au lever du jour. Jamais il ne c’est montré lorsque maman jaguar était présente. Le jaguar étant un des rares prédateurs du puma, celui-ci restait prudent et évitait soigneusement toute confrontation.
Attaque de puma
Les attaques de puma sont rares, mais peuvent être mortelles et à ce titre il a toujours été craint par tous les peuples qu’il a côtoyés. Rancunier et agressif, s’il est blessé, il n’aura de cesse de trouver son agresseur et de le tuer. Des amis métropolitains de Roura un jour en chasse de nuit dans un marais en ont tiré un sans trop savoir ce que c’était... Quand ils ont compris que c’était un fauve et qu’il était blessé et furieux, ils s’enfuirent en canot et rentrèrent chez eux à 5 km de là. Au petit matin, en ouvrant la porte de leur carbet, ils se firent attaquer par le Puma qu’ils durent abattre. Les deux yeux crevés, il avait retrouvé leurs traces et les avait suivis jusque chez eux et c’était mis en embuscade pour les attaquer ! Il s’en est fallu d’un cheveu que le Puma ne réussisse son attaque.
Jaguar contre Puma
Un petit rappel :
• Article 4 de l’arrêté préfectoraln°172 1D/2B du 31 janvier 1975 : Les espèces énumérées à l’annexe I du présent arrêté sont intégralement protégées. Cette annexe fera l’objet de révision périodique.
• Tatou cabassou Cabassous unicinctus Cabassou
• Puma Felis concolor Tig rouge
• Jaguar Panthera onca Tig marqué
• Coendou Coendou prehensilis Porc-épic, Potopic
Source : Site web de l’office nationnal de la chasse et de la faune sauvage
Texte de l’arrêté préfectoral n°172 1D/2B du 31 janvier 1975
*** Comme les autres félins, le puma possède des glandes sudoripares au niveau des pelotes digitales et plantaires. Lors qu’ils griffent les arbres, ils y déposent un marquage odorant. Les mammifères (classe des Mammalia) sont des animaux vertébrés caractérisés par la présence de glandes sudoripares, dont la forme évoluée que sont les glandes mammaires, ainsi que par la présence de poils, les trois osselets de leur oreille moyenne, utilisés pour l’audition, et l’existence dans le cerveau du néocortex. La majorité des mammifères, à l’exception notable des monotrèmes, donnent directement naissance à leurs jeunes plutôt que de pondre des œufs. Ils possèdent également des dents spécialisées, un placenta pour l’ontogenèse, un cœur à quatre cavités.